Annalyse de la réforme des lycées

18 octobre 2009

Quelles sont les attaques contre l'éducation en 2009 ?

On peux noter 3 axes d’attaques principales :

La réforme du lycée
Les suppressions de postes
Les mesures sécuritaires pour faire passer la pillule

La réforme du lycée :

Avant de parler de la réforme du lycée, qui s’attaque principalement à la valeur du bac, il faut rappeler qu’il y a deux ans ce sont les BEP et bac pro qui ont déjà fait les frais d’une réforme. En effet, il y a deux ans les BEP ont été supprimés et la durée du bac pro a été réduite à 3 ans (au lieu de 2 ans de BEP puis 2 ans de bac pro). La conséquence soit on fait en 3 ans ce qu’on faisait en 4 et le bac pro et donc lus dure à obtenir (moins de lycéens auront un diplômes) soit on diminue le nombre de matière et le contenu de l’enseignement dispensé (comme avec la suppression de la philo) et dans ce cas là le diplômes à moins de valeur, sera moins reconnu sur le marché du travail et les lycéens auront un avenir encore plus précaire qu’aujourd’hui. Enfin, la suppression des BEP représente une déqualification de toute la frange des lycéens qui n’arrivaient pas jusqu’au bac pro et s’arrêtait au bout de 2 ans désormais ils n’auront plus aucun diplôme…

C’est dans cette logique que s’inscrit la réforme du lycée. En premier lieu il s’agit de réorganiser le temps de travail (cour de 8h à 15h). Ensuite viendrait un accompagnement personnalisé qui peut être de l’approfondissement ou du soutien scolaire ou « découverte des métiers ».

Le problème c’est que la réussite scolaire dépend de l’origine sociale.

Pour illustrer en 2008 en France pour le bac général, le taux d’admission était de 93% pour les enfants de cadres et de professions intellectuelles supérieures et de 90% pour les enfants de professions intermédiaires (moyenne de 91,5%) contre 86% pour les fils d’employé et 83% pour les enfants d’ouvriers (moyenne de 84,5%). Soit un écart de 7 points en moyenne.

L’écart est encore plus marqué quand on regarde la statistique de tous les bacs. Dans ce cas le résultat des fils de cadres et professions intellectuelles supérieures est de 91% et de 86,2% pour les enfants issus des professions intermédiaires (moyenne de 89%), contre 83% pour les fils d’employés et 79% pour les fils d’ouvriers (moyenne de 81%). Soit un écart de 10 points en moyenne.

La réforme s’apprête donc à officialiser et empirer ces inégalités. Les meilleurs (issus des catégories sociales supérieurs) iront plus loin, grâce à l’approfondissement, donc leur bac aura plus de valeur que ceux qui n’accéderont qu’au socle commun de connaissances, et ceux même avec le soutien scolaire, prévue par la loi Fillon en 2005 (« lire écrire compter cliquer »).

Ce système de sélection sociale va être renforcé par la volonté d’orienter les lycéens tout au long de leur scolarité en fonction de leur résultat, qui sont lié à l’origine sociale, vers des études courtes (peu qualifiantes) ou longue (qualifiante). Cette orientation/sélection se fera tout au long de la scolarité et même peut être pendant l’année avec la semestrialisation.

Ainsi l’orientation se ferait tout le temps mais aussi plus tôt. En effet, les rapports prévoient également que le cycle terminale (1^er et Term) détermine les études supérieurs (la filière de la fac). Pour les bac pros, entrée direct sur le marché du travail ; pour les bacs techno des places réservées dans les IUT et les BTS ; pour les bac généraux le choix d’un des 3 ensembles dominants littéraires, scientifique et sciences humaines détermineraient contrairement à aujourd’hui les filières dans lesquels on peut s’inscrire à la fac.

L’exemple de la filière S illustre bien ceci. Jugée trop généraliste les rapports considèrent qu’il est inadmissible qu’un titulaire d’un bac S s’inscrive ensuite en philo. C’est pourquoi ils veulent rajouter de l’enseignement scientifique en retirant des matières générales. Or un bac moins généraliste c’est un bac avec moins de valeur.

Ce lien entre lycée et enseignement supérieur nous éclaire aussi sur ce que va être la valeur du bac après la réforme. « il faut utiliser l’échec potentiel à cet examen comme un moyen de pression sur les élèves » préconise Apparu dans son rapport.

Au bac on ne passera plus que 5 matières français, histoire, philo + 2 matières en fonction des modules que l’on aura suivi ; contre 9 matières jusqu’à présent. On se doute bien qu’avec une division par 2 du nombre de matières la valeur va également diminuer.

La conséquence c’est que le bac aura une valeur symbolique, comme la validation de la capacité des élèves à accéder à l’enseignement supérieur, mais plus de valeur en soie. Cela signifie que les lycéens qui ne font pas d’étude supérieur ou n’arrive pas à y décrocher un diplôme vont se retrouver avec un bac sans valeur, déjà qu’aujourd’hui juste avec le bac c’était galère alors après la réforme…

Il faut ajouter une dernière touche c’est celle de l’autonomie financière des établissements et qui donnent la possibilité au lycée de recourir au fond privée. En clair ça signifie l’entrée des entreprises privée dans les lycées et les CA, comme en Italie où elles exercent désormais un contrôle sur le contenu de l’enseignement et des diplômes. On peut aussi imaginer la mise en place de diplôme spécialisé, professionnalisé ce qui répondrait au souci d’orientation des rapports « mettre en lien l’enseignement dispensé et l’avenir professionnel ». A titre d’exemple, en Grande Bretagne où cela a été mis en place il existe maintenant un bac restauration rapide valable uniquement chez Burger King, MC Do, Quick et compagnie.

Les suppressions de postes

85 000 postes de profs vont être supprimées entre 2008 et 2012. Cela montre la volonté du gouvernement de faire des économies sur le dos des lycéens.

La conséquence de ces suppressions de postes c’est des classes surchargées, des options, des filières, des dédoublements supprimées. Dans ce cas là aussi cette casse de nos conditions d’étude va plus touché les lycéens d’origines populaires. En effet, si on réussit déjà moins bien que ceux des catégories supérieurs aujourd’hui, avec la dégradtion des conditions d’étude cela va empirer.

Les mesures sécuritaires

2007/2008 ; 2008/2009… 2 années marquées par 3 mouvements lycéen contre des attaques qu’on nous ressort aujourd’hui (réforme du lycée, suppression de poste). Le gouvernement a compris que les lycéens ne laissaient pas leur avenir se faire détruire et il se prépare aux prochaines mobilisations.

C’est pourquoi il prévoit la mise en place d’une brigade spéciale de 20 à 50 hommes par académie qui interviendrait suite à l’appel du proviseur. Il sera également laisser au choix des régions d’équipé les lycées de portique de sécurité et de vidéo surveillance. Tout cela signifie une augmentation de la répression des lycées en période de mobilisation mais aussi l’augmentation de la pression quotidienne.

Par ailleurs ces mesures sont aussi un moyen de gérer les suppressions de poste. En effet, quand les conditions d’étude s’aggravent (plus d’élèves par classe) le bordel augmente dans les classes. Dans ce cas deux solutions soit on enlèves les raisons du bordel (les suppressions de postes) soit on trouve un moyen de les gérer comme en mettant en place « des formations à l’exercice de l’autorité » pour les profs, formation qui sera maintenant intégré dans la formation des profs.

En conclusion : les objectifs du gouvernement sont :

Faire des économies sur notre dos
Permettre aux entreprises de gagner plus de fric sur notre dos en cassant nos diplômes
Se préparé à devoir nous faire avaler la pilule de force avec les mesures sécuritaires

C’est pourquoi nous exigeons :

Non à la réforme du lycée Darcos/Chatel ! Maintien de la valeur nationale du bac !
Rétablissements des BEP et du bac pro en 4 ans !
Arrêt des suppressions de postes, embauche de tous les personnels nécessaires, un budget à la hauteur des besoins !
Pas de flicage des lycées ! Non à la brigade spéciale, aux portiques de sécurité et à la vidéo surveillance dans les bahuts.